La rayuela se juega con una piedrita que hay que empujar con la punta del zapato. Ingredientes : una acera, una piedrita, un zapato, y un bello dibujo con tiza, preferentemente de colores. En lo alto está el Cielo, abajo está la Tierra, es muy difícil llegar con la piedrita al Cielo, casi siempre se calcula mal y la piedra sale del dibujo. Poco a poco, sin embargo, se va adquiriendo la habilidad necesaria para salvar las diferentes casillas (rayuela caracol, rayuela rectangular, rayuela de fantasía, poco usada) y un día se aprende a salir de la Tierra y remontar la piedrita hasta el Cielo, hasta entrar en el Cielo. (Et tous nos amours, sollozó Emmanuèle boca abajo), lo malo es que justamente a esa altura, cuando casi nadie ha aprendido a remontar la piedrita hasta el Cielo, se acaba de golpe la infancia y se cae en las novelas, en la angustia al divino cohete, en la especulación de otro Cielo al que también hay aprender a llegar. Y porque se ha salido de la infancia (Je n'oublierai pas le temps des cerises, pataleó Emmanuèle en el suelo) se olvida que para llegar al Cielo se necesitan como ingredientes, una piedrita y la punta de un zapato.
La marelle se joue avec un caillou qu'on pousse de la pointe du soulier. Éléments : un trottoir, un caillou, un soulier et un beau dessin à la craie, de préférence en couleurs. Tout en haut, il y a le Ciel et tout en bas, la Terre ; il est très difficile d'atteindre le Ciel avec le caillou, on vise toujours mal et le caillou sort du dessin. Petit à petit, cependant, on acquiert l'habileté nécessaire pour franchir les différentes cases (marelles escargots, marelles rectangulaires, marelles fantaisie, peu employées) et un beau jour, on quitte la Terre, on fait remonter le caillou jusqu'au Ciel, on entre dans le Ciel. (Et tous nos amours, sanglota Emmanuèle à plat ventre), l'ennui c'est que juste à ce moment là, alors que très peu de joueurs ont eu le temps d'apprendre à conduire le caillou jusqu'au Ciel, l'enfance s'achève brusquement et l'on tombe dans les romans, dans l'angoisse pour des prunes, dans la spéculation d'un autre Ciel où il faut aussi apprendre à arriver. Et parce qu'on est sorti de l'enfance (Je n'oublierai pas le temps de cerises, cria Emmanuèle en trépignant), on oublie que pour arriver au Ciel on a besoin d'un caillou et de la pointe d'un soulier.
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